Après avoir connu une profonde crise dans les années 2000 avec une chute de ses tirages, la presse écrite se renouvelle avec l’arrivée des nouvelles façons d’informer. Décryptage.
Pouvez-vous présenter le service vidéo du Parisien ?
Je suis chef de service vidéo au journal Le Parisien. J’ai une adjointe et on gère une quinzaine de journalistes vidéos. Le service comprend également une motion designer, un directeur technique qui s’occupe de la charte graphique et pour le reste ont fait des vidéos pour le web. On est 100 % digital en faisant uniquement de la vidéo et pas du print.
Nous avons d’une part les « Desk news », nommés « T1 », c’est le temps de l’actualité très chaude, très rapide. C’est une Breaking news. Ensuite, notre équipe réalise des sujets T2. Ce sont des rebonds sur l’actualité, ils permettent une dimension éditoriale plus profonde.
Nous sommes un service indépendant. On décide de tout ce que l’on va faire et de tout ce que l’on va lancer comme sujet. On suit la ligne éditoriale du Parisien et nous créons des sujets vidéos sous plusieurs formes. La première est le “desk vidéo”, des sujets news, qui sont dans une temporalité très rapide et diffusés sur plusieurs plateformes.
Pouvez-vous décrire la présence du Parisien sur les réseaux sociaux ?
Nous avons une plate-forme de support vidéo. Toutes les vidéos que vous verrez apparaître sur le site Internet et l’application mobile sont des publications hébergées sur la chaîne Dailymotion. Elle est historique chez nous.
Tous nos sujets sont déclinés sur les autres plateformes. On a une chaîne YouTube, qui arrive au million d’abonnés. Elle génère environ 50 millions de vues par mois. En parallèle, on dispose d’un compte Instagram et d’un compte Facebook. Le premier est environ à 500 000 abonnés, ce n’est pas l’Eldorado ! Mais on progresse petit à petit, on est arrivé un peu tard. D’autre part, Facebook compte environ 4 millions d’abonnés. C’est un trafic assez intéressant. Nous sommes également présents sur Snapchat avec deux programmes. Et enfin nous avons une chaîne TikTok avec des contenus qui sont beaucoup plus adaptés.
Quelle est votre stratégie de diffusion ?
Nous avons d’une part les « Desk news », nommés « T1 », c’est le temps de l’actualité très chaude, très rapide. C’est une Breaking news. Ensuite, notre équipe réalise des sujets T2. Ce sont des rebonds sur l’actualité, ils permettent une dimension éditoriale plus profonde. Souvent, cela peut être un décryptage ou une interview sur un événement.
Après, ce qui nous distingue des autres médias “traditionnels”, c’est que l’on fait beaucoup de reportages dédiés à la vidéo. Nos reporters partent beaucoup sur le terrain. c’est une composante à laquelle nous sommes très attachés. Et c’est ce qui nous permet de séduire une belle communauté sur YouTube, qui est très friand de ce genre de sujet, de ce genre de reportages exclusifs.
Quel avenir proche pour la vidéo au sein du journal ?
Tout ce qu’on fait nous aussi doit être rentabilisé, ce n’est pas de l’info gratuite et tout ce qui concerne la vidéo est financé par la publicité pré-roll, ce sont les publicités en amont des vidéos ou même pendant.
En 2023, on se réorganise un peu, et on va mettre beaucoup plus de moyens sur les réseaux sociaux. Particulièrement sur le format vertical qui va s’imposer prochainement enfin tranquillement, mais sûrement sur le business model de la vidéo média. Toutes les plateformes comme Instagram, TikTok, les shorts avec YouTube vont bientôt monétiser. Ça va être le nerf de la guerre de ces prochaines années. Une monétisation qui commence dès 2023 sur YouTube.
Tout ce qu’on fait nous aussi doit être rentabilisé, ce n’est pas de l’info gratuite et tout ce qui concerne la vidéo est financé par la publicité pré-roll, ce sont les publicités en amont des vidéos ou même pendant. Donc les réseaux sociaux sont une carte très importante. Au début on expérimentait, on était à la recherche d’un business model, Et depuis 2, 3 ans Le Parisien a mis un peu plus de moyens et ça paye. Aujourd’hui on est l’un des seuls services qui recrute dans la rédaction. On était cinq il y a trois ans. Aujourd’hui on est vingt. Et cette tendance va avoir tendance à se développer davantage. Le pôle vidéo est l’un des seuls médias au sein de la rédaction qui arrive à l’équilibre.
Le modèle économique est encore en recherche. Mais ce qui nous distingue des autres services c’est que nous, pour parler concrètement, on ramène de l’argent. On investit beaucoup et on arrive à l’équilibre. Dans le futur, normalement, on devrait ramener de l’argent à la boîte.
Avec l’arrivée massive du numérique, quelles différences avez-vous constaté ?
Sur certaines plates-formes on ne s’adresse qu’aux jeunes, comme par exemple TikTok. Mais l’information reste la même pour tous les Parisiens. On va surtout s’adapter à la manière de raconter les choses, au format.
Nos contenus digitaux peuvent être vus dans le monde entier. Par rapport au print, c’est une grosse différence. Mais on s’adresse surtout à la communauté parisienne C’est essentiel et on cherche beaucoup nos sujets sur ce thème. Mais nous faisons aussi du national et de l’international et ça c’est très important.
Nous nous adaptons aussi en fonction des tranches d’âge. Par exemple on n’adopte pas exactement la même ligne éditoriale que le print, qui lui va s’adresser à une moyenne d’âge de 60 ans par exemple. Nous on a une moyenne d’âge de 35-40 ans. Sur certaines plates-formes on ne s’adresse qu’aux jeunes, comme par exemple TikTok. Mais l’information reste la même pour tous les Parisiens. On va surtout s’adapter à la manière de raconter les choses, au format.