Cela fait maintenant quelques années que l’entrée de nouvelles plateformes de sVod se succède sur le marché. On ne les présente plus ! Prime Video, Disney, OCS, AppleTV,… toutes se sont imposées ou presque ; certaines tentent encore de détrôner le leader incontesté : Netflix avec 222 millions d’abonné.e.s dans le monde. En décembre prochain, une nouvelle plateforme sera disponible en France. Ce n’est autre que Paramount+, le service de vidéo à la demande du géant américain Paramount Global (anciennement Viacom CBS).
Paramount+, c’est quoi ?
Avec 56 millions d’abonné.e.s à l’échelle mondiale, Paramount+ espère, selon les Echos, graviter au-delà des 100 millions d’ici 2024. En effet, Paramount est historiquement le studio le plus emblématique d’Hollywood et jouit d’une réputation validée et admirée par le monde du cinéma. Si l’arrivée des acteurs de la sVod nous a montré que le streaming ne tuait pas la télévision, Paramount+ confirme qu’il n’est pas une menace pour le cinéma ! Alors comment espérer être rentable sur un marché déjà bien étoffé ?
Le modèle Netflix, une solution gagnante !
Netflix a servi de modèle aux concurrents arrivés plus tardivement sur le marché, notamment pour ce qui est du modèle économique : proposer du contenu à un faible coût pour le consommateur tout en générant continuellement un chiffre d’affaires. Tout comme Netflix et ses autres concurrents, Paramount+ propose deux formules payantes. L’une à $4.99/mois appelée “Essentiel” qui inclut de la publicité, puis “Premium” s’élevant à $9.99/mois sans pub. Il y a ainsi une déclinaison de prix, ce qui correspond à une stratégie de segmentation. Néanmoins, Paramount+ prend les devants en proposant une offre gratuite avec le service Pluto TV. C’est alors ce qu’on appelle de la AVod, modèle entièrement financé par la publicité.
Hormis ces packages, la nouvelle plateforme a depuis février signé un partenariat avec Canal+. En s’incluant dans l’offre Canal+, Paramount+ accède à un canal de diffusion de manière simplifié du fait qu’il n’ait pas à investir dans des structures matérielles. L’avantage qu’ont toutes ces nouvelles plateformes par rapport au leader du marché est que l’absence d’investissements comme ceux évoqués précédemment leur permet d’investir directement dans les productions ou des droits d’auteurs.
Aujourd’hui la véritable problématique des plateformes de sVod n’est pas de s’insérer sur le marché, mais de garder son nombre d’abonné.e.s.
De plus, la plateforme a pour ambition de conquérir tous les distributeurs français ; tant les box internet que les smartTVs. Les foyers français ne cessent d’améliorer leur équipement. Ainsi de la même manière que Netflix, Prime Video ou encore Disney+, les consommateurs n’auront que deux clics pour s’abonner.
Aujourd’hui la véritable problématique des plateformes de sVod n’est pas de s’insérer sur le marché, mais de garder son nombre d’abonné.e.s.
Une programmation contre les abonné.e.s volages…
Paramount+, tout comme Disney+, fait partie des services de sVod qui détiennent leur propre contenu.
Toutes les plateformes font face au même problème : les abonné.e.s volages. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à s’abonner puis à se désabonner avant de s’abonner à nouveau. Tout ceci pour jongler entre les plateformes sans cumuler les abonnements. La raison ? La programmation. Si Netflix tenait auparavant ses abonné.e.s en haleine avec ses programmes exclusifs, elle perd tout de même son attrait face à l’escarcelle de concurrence.
Les plateformes doivent teaser leur contenu à venir de sorte à maintenir leur nombre d’abonné.e.s. Paramount+, tout comme Disney+, fait partie des services de sVod qui détiennent leur propre contenu. De par son caractère emblématique et son image de marque, les consommateurs actuels et futurs savent à quoi s’attendre. Comme pour Disney+, on peut penser que la plateforme retirera ses productions des autres plateformes comme avec la trilogie Le parrain de Francis F. Copola (disponible auparavant sur Netflix et louable sur Prime Video). Paramount+ pourrait également choisir de vendre des droits de diffusion à quelques plateformes de manière exclusive ou non. Avec un portefeuille de franchises et productions, le studio phare d’Hollywood est peut-être un concurrent à ne pas mépriser…